Développement d’une filière rizicole durable en Côte d'Ivoire

30 juillet 2021
Alors que le riz est un aliment de base en Côte d'Ivoire, la production locale ne couvre que 50% de la consommation, rendant le pays très dépendant des importations. Localement, le secteur rizicole, informel et fragmenté, fonctionne de manière très inefficiente, le riz local souffrant de ce fait d’un manque de compétitivité par rapport au riz importé. Les problèmes d'insécurité alimentaire dans le contexte de la Covid-19 soulignent plus encore la nécessité de renforcer la production locale de riz dans le pays.

Le riz en Côte d'Ivoire est principalement produit par de petits agriculteurs, qui dépendent de cette production et de celle d'autres cultures pour leur subsistance. Les petits exploitants sont souvent confrontés à la faible productivité du riz. Celle-ci découle principalement de leurs difficultés à se financer, d’un accès limité à des semences de qualité, à un équipement adéquat et à des moyens de production mécanisés et enfin d’une mauvaise gestion post-récolte.

Le soutien apporté au développement de l'ensemble de la chaîne de valeur du riz – de la mise en œuvre de meilleures pratiques agricoles dans les rizières à une transformation locale du riz et à une organisation du secteur plus efficace - peut contribuer au développement du secteur rizicole et à l’amélioration des moyens de subsistance des petits agriculteurs.

Notre parcours vers l'agriculture commerciale à petite échelle

En 2018, la Fondation Louis Dreyfus, en partenariat avec FairMatch Support (FMS) et avec la participation des employés de Louis Dreyfus Company (LDC), a lancé le projet Boundiali Rice Sector Performance Improvement (BRISPI), au nord de la Côte d'Ivoire, qui vise à améliorer la production de riz des petits agriculteurs et de ce fait leur sécurité alimentaire.

Le programme d'assistance technique développé par FMS a permis à plus de 3 000 petits exploitants d’améliorer leur rendement de 75 % en moyenne. En leur offrant des débouchés grâce à la mise en œuvre d'une chaîne d'approvisionnement durable, le programme leur a permis de plus de passer d'une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale à petite échelle.

« Grâce au soutien de la Fondation, qui a favorisé la mise en œuvre des bonnes pratiques agricoles, 44 % des producteurs ont pu doubler leurs revenus. Le projet a également contribué à l'amélioration de la sécurité alimentaire des producteurs de riz, leur permettant de couvrir environ 38 % de leurs besoins alimentaires en riz », commente Mathieu Briard, directeur exécutif de FMS en Côte d'Ivoire.

Le programme de formation mis en œuvre au sein de dix coopératives et agrégateurs avait quant à lui pour objectif de les aider à améliorer leurs capacités de gestion et d’assistance aux agriculteurs en termes d’accès au marché, préparant ainsi le terrain pour que ces organisations jouent un rôle central à l'avenir.

Le projet a enfin permis d’établir des liens entre les agriculteurs, les coopératives et les acheteurs, faisant ainsi apparaître les contours de modèles économiques rentables pour toutes les parties prenantes de la chaîne d'approvisionnement.

Au vu des résultats positifs obtenus, LDF a décidé de prolonger la durée du projet pour deux années supplémentaires. L'objectif principal de cette prochaine phase sera d’assurer des débouchés à 3 500 agriculteurs des régions de Korhogo et de Boundiali au nord de la Côte d'Ivoire.